Inspiré du prélude 2 op 3 de Rachmaninoff

Sometimes it's hard to believe that Rachmaninoff was only 18 when he composed this piece. For those that don't know the story behind it: it is said that Rachmaninoff had a dream where he was at a funeral, and in the distance was a coffin. At 1:24 begins walking towards it, faster and faster. At 2:09 he opens it and... finds himself inside.



Dans un sinistre castel, un marquis aux sombres humeurs
Allait et venait dans son palais ténébreux
L’homme lugubre était seul à cette heure
A occuper le vide désert qui hantait les lieux
Au fond d’un interminable couloir
Se dressait une imposante pendule,
Et ses gongs profonds et sourds
Résonnent dans l’inquiétant manoir
Et marquent les pas lourds
De l’homme qui déambule,
Et ajoute inlassablement des heures
A son ennui tourmenté, qui coagule,
Et perdure, et passe, et les heures coulent,
Tandis que le temps immobile se fige, hypnotiseur
Dehors, la pluie a même cessé de choir
Mais les nuages chargés déversaient des roulements de tonnerre
Et crachaient rageusement leurs livides éclairs





L’homme se lève, reprend fermement sa marche
Parmi les détours de ces couloirs sinueux
Accélère son allure, d’un pas décidé
Tandis qu’une angoisse extérieure envahit les lieux
Alors que l’homme dur semble froid et austère,
Le temps est bercé par on ne sait quoi de sinistre,
Comme les mouvement tumultueux de l’air lourd,
Incessants, en boucle, et éclatent, en épouvante
L’être au visage sombre, brutalement apparait livide, sous les éclats blafards du ciel
Il est cerné, oppressé par cet intangible rythme, qui le pousse, de plus en plus, vers le dehors






Enfin l’homme ouvre monumentalement les imposantes portes
Et leurs épais gongs que le bois lourd porte
Les coups du dehors sont aux oreilles décuplés,
Les battements du temps résonnent de la tête aux pieds

Et l’être se retrouve au dehors de ces épais murs,
Dans ce bois lunatique et sinistrement obscur,
Qui entoure fermement son manoir,
Qui l’encloitre et l’enserre, ce menaçant abime,
Où les arbres vertigineux se rejoignent à leurs cimes
Et malgré leur épaisse couverture noire,
La lune blanche livide comme un spectre les traverse,
Et frappe le sol poussiéreux, que l’homme à grandes enjambées foule
Mais à chacun de ses pas, c’est le sol entier qui s’écroule
Chaque pas est un supplice, chaque foulée de l’intérieur le perce




Enfin il ralentit
Se fige, sa figure blême
Devant un cercueil
Qu’il n’ose ouvrir
Debout, Immobile
Au-dessus du cercueil couché et raide
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